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Jean-Jacques Zam, EPF 2011 - Une figure de résilience, de réussite et de solidarité !
Découvrez à présent le parcours de Jean-Jacques Zam ! Diplômé de la promo 2011 option MSI, il est aujourd’hui à la tête d’une entreprise dans le milieu de l’informatique employant 15 personnes entre la France et le Cameroun. |
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Comment as-tu vécu ton expérience à l'EPF (cours, vie associative, vie étudiante) ?
C’était top. La prépa intégrée était géniale. Les cours à l’EPF sont organisés pour une montée en puissance progressive jusqu’en 5A où tu as l’impression de n’avoir rien appris en fin de compte (Rires). Et en sortant, tu te rends compte que tu es intégrable partout. Tu peux faire tous les métiers du monde.
Il y a également les activités auxiliaires comme le théâtre, le stage à l’étranger obligatoire, la vie associative... c’est magique aussi ! Le BDE, qu’est-ce que ça anime ! Ou encore les Gala, l’ambiance américaine où les cinq promos se retrouvent. ! Il y a aussi l’administration évidemment. C’est un tout. Sans cela l’EPF n’a pas la même saveur.
On commence seul et on finit en groupe, dans les projets notamment. Des familles se forment finalement. J’ai rencontré 90% de mes amis à l’EPF. C’est particulièrement important pour moi car avant l’EPF je vivais au Cameroun et tous mes amis y étaient. L’EPF a d’ailleurs ouvert depuis un pont avec un lycée au Cameroun permettant à des jeunes ayant fait une prépa de rejoindre l’EPF directement en 3A. Toutes ces expériences m’ont permis de m’intégrer. J’ai rencontré de belles personnes devenues des amis, et même ma famille. Ma femme était à l’EPF également. J’ai trouvé le bonheur à l’EPF (Rires).
- Quels ont été les moments forts de tes années étudiantes ?
Il y en a eu beaucoup.
Le moment le plus fort je pense a été la cérémonie de remise des diplôme, théâtralisée par le lancer de chapeaux et les toges. Ma mère et ma tante étaient venues du Cameroun pour l’occasion. J’ai lu la fierté sur le visage de ma mère. Après tous les efforts fournis pour y arriver, ça fait chaud au cœur.
C’est d’autant plus fort qu’un autre événement marquant a été mon exclusion de l’école durant ma deuxième année. Sans trop entrer dans les détails, je me suis retrouvé dans l’incapacité de financer mes études. J’ai été exclus de l’école pendant un temps. Cela m’a plongé dans une énorme incertitude vis-à-vis de mes études, mon avenir et même ma personne.
Puis les étoiles se sont alignées. J’ai obtenu le soutien de la direction de l’EPF et de la ville de Sceaux. Nous avons trouvé une solution pour me réintégrer à l’école à travers une bourse, encore active aujourd’hui pour aider les jeunes en difficulté financière. J’en profite pour remercier tous ceux qui m’ont aidé. C’était un grand moment de solidarité. Depuis, je m’efforce d’exprimer ma gratitude envers l’école, notamment en la faisant connaître. Tout cela m’a donnée beaucoup d’énergie pour la suite de mes études.
En fin de compte, ce sont vraiment les gens et la solidarité qui m’ont marqué.
- Une fois ton diplôme en poche, quelle a été ta première activité professionnelle ? Dans quelle entreprise ?
Après un stage de fin d’étude au sein de la Direction Systèmes d’informations de SFR, j’ai réalisé que les grandes entreprises n’étaient pas faites pour moi. J’avais envie d’avoir plus d’impact, que mes actions se reflètent davantage dans l’état de l’entreprise. Je me suis donc dirigé vers une plus petite structure, et décroché mon premier CDI chez MetaFactory à Cachan. J’ai rencontré un super directeur, nous étions une équipe d’une vingtaine de développeurs passionnés, c’était génial ! J’ai appris le développement, le travail en équipe, connus de longues nuits à chercher et corriger des erreurs…
- Qu'est-ce qui a changé au cours de ces dernières années ?
Beaucoup de choses ont changé !
J’ai failli quitter la France en 2011 dans le cadre de la controversée circulaire du 31 mai (abrogée depuis). Selon cette dernière, les étudiants étrangers ne pouvaient prétendre à un travail en France que pour des métiers sous tension, dont la liste a été fortement réduite. Des métiers comme l’ingénierie du bâtiment, ou de l’IT par exemple ont été touchés. J’étais en poste à l’époque et après un bras de fer avec la préfecture et la mairie locale, l’entreprise a finalement réussi à me faire changer de statut et j’ai obtenu une carte de séjour. Cette circulaire m’a bien pénalisé et surtout effrayé.
Trois ans plus tard, j’ai eu envie de voir autre chose. J’ai rejoint la branche française d’une compagnie américaine appelée K2. Nous étions 20 dans l’équipe et travaillions à l’automatisation de processus métiers (chaine de production, accueil de nouveaux embauchés, etc.). J’ai évolué dans la filiale de Londres pendant trois ans. C’était le paradis sur terre. Le côté international m’a plu, c’était génial de découvrir une autre culture de travail, et de pratiquer mon anglais..! J’ai trouvé à Londres une énergie qui te pousse à devenir ce que tu veux.
Après avoir réalisé combien me manquait ma moitié restée en France, j’ai quitté Londres avec un sac à dos et suis descendu m’installer à Aix en Provence.
Le rêve d’être auto-entrepreneur et de monter ma boite a toujours été présent en moi. J’ai monté Flow Factory il y a trois ans avec un ancien collègue de chez K2 France. L’idée de partir de zéro nous a un peu effrayés, mais les clients sont vite arrivés et l’appréhension est vite passée.
Trois mois plus tard, on a eu envie d’aller plus loin. Je rêvais de retourner au Cameroun et d’y investir, de travailler avec le pays et le valoriser. Ça me travaillait depuis ma rencontre avec Jean-Michel Nicolle qui a toujours aimé l’Afrique et a créé un pont entre l’EPF et le Cameroun deux ans après son arrivée. Je veux montrer au monde le potentiel de l'Afrique. En France on externalise en Inde, un pays anglophone avec un décalage horaire de 5h. Au Cameroun, on parle français et sans décalage. A compétence et prix égal, c’est gagnant. Un beau jour je me suis dit « va au Cameroun, forme des jeunes et monte une structure pour leur donner du travail. » C’est maintenant chose faite et c’est une grande satisfaction personnelle. Mon associé Pierre a épousé le projet après avoir vu la galère sur place. Il y a au Cameroun un taux de chômage de 45% chez les jeunes. On a recruté une équipe de 10 personnes, bien rémunérées, en plus des cinq employés en France.
- Qu'est-ce qui a déterminé ton choix de carrière ?
Les personnes que j’ai rencontrées. Je recommande à tout le monde de parler et partager leurs passions les uns avec les autres. Ce sont les passionnés qui font réfléchir. J’ai rencontré à l’EPF des gens brillants. Arthur Chabot, EPF 2012, un guerrier de la vie, brillant en matière d’environnement et engagé à fond dans son sujet. Il ne travaillerait dans rien d’autre, et prouve qu'avec des efforts tu peux allier profession et convictions. Ces personnages inspirants qui ont tout quitté, tu te dis "waaaaouh, c’est passionnant !" . Alice Finot, EPF 2015 par exemple, son employeur a accepté d’aménager ses horaires pour qu’elle vive sa passion de la course. Quand tu veux quelque chose, les gens s’arrangent ! Autre exemple, Fanny Leclerc, EPF 2011 est rentrée en 2A de médecine l’année dernière. Elle a tout repris de zéro. Je lui tire mon chapeau. Elle a fait informatique mais a toujours rêvé d’être médecin au fond. C’est inspirant !
L’amour aussi a beaucoup orienté mes envies et mes passions.
Et pour finir bien sûr, mon passé.
- Comment se sont passés ces virages dans ta vie professionnelle ?
C’est effrayant. Tu penses que tout est contre toi. Ce n’est pas un manque de courage, mais une barrière à casser.
Si tu veux lancer un business, la France est un pays de rêve. Les gens ne se rendent pas compte de l’accompagnement proposé à tous les niveaux. Tu vas sacrifier quelque chose, salaire ou temps mais on est bien accompagnés. Une fois que tu passes la barrière de la peur d’être jugé, de ne pas faire de chiffre, il faut se laisser guider par sa passion, son image et ses qualités.
Je me suis vendu moi, ma personnalité. Les gens me disaient « Arrête et met un costard-cravate ». Si je suis indépendant ce n’est pas pour ça. Il y a un formalisme, mais si j’ai monté ma boite c’est pour le faire à ma façon avec une touche d’humour, de la confiance, de la tchatche et beaucoup de boulot. Ce que je vends c’est aussi mon éthique, mes principes, mon honnêteté.
Je ne suis pas un commercial, je n’appelle pas à la chaine pour avoir un rendez-vous où exposer tous mes savoir-faire. Je participe à des conférences en tant que speaker, je parle de ce que je peux faire et les gens intéressés viennent à moi. Ensuite, les clients me découvrent et m’appellent par bouche à oreille. A présent les projets s’enchainent.
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Si tu avais un conseil pour un.e lycéen.ne, un.e étudiant.e EPF ou un.e jeune diplômé.e quel serait-il ?
A tous globalement je dirais d’agir, d’être dans l’action. Il faut oser, décider et agir. La peur, c’est dans la tête. On ne se trompe jamais, on apprend. C’est important et valable dans tous les domaines de la vie.
La vie est une succession d’étapes. Il n’y a pas de bon ou de mauvais côté, il y a simplement le côté où tu te trouves.
Lycéen.ne.s, allez visiter des écoles, rencontrez des étudiants et identifiez vos modèles. Découvrez leur vision du savoir être et du vivre ensemble.
Etudiant.e.s, travaillez tout simplement, et amusez-vous car ce sont les meilleures années !
Jeune diplômé.e, si vous avez un doute, il faut tout tester. La période d’essai sert pour l’entreprise et le salarié. En tant qu’ingénieur, du travail il y en a, on peut décider qu’une boite ne nous correspond pas. Elle doit aussi nous faire grandir. Je tiens ce même discours à mes collaborateurs, il faut qu’ils trouvent une perspective personnelle d’épanouissement car les ¾ de notre vie se passent au travail. C’est très important.
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