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Arthur Chabot, EPF 2012 - Directeur commercial et acteur de la transition écologique
C’est aujourd’hui Arthur Chabot - EPF 2012 option Energie et environnement à Sceaux, actuellement directeur commercial du groupe Facéa, qui se prête au jeu de l’interview partage d’expérience ! |
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Comment as-tu vécu ton expérience à l'EPF (cours, vie associative, vie étudiante) ?
C’était une très bonne expérience, avec une belle cohésion de groupe. J’ai connu les dernières années réellement mixtes (50% de femmes/50% d'hommes), c’était sympa d’être dans cet esprit égalitariste.
L’aspect prépa intégrée m’a également beaucoup plu. A partir du moment où tu avais fait le choix de l’école, il s’inscrivait dans la durée. Quand tu bossais dur pour des colles et des partiels, tu savais pourquoi, à l’inverse de prépa où tu travaillais comme un forcené sans avoir forcément en ligne de mire ta destination. Tu pouvais tout de suite te projeter dans un certain parcours et l’identité de l’EPF.
De plus, j’avais conscience que les métiers de l’ingénierie évoluent énormément. Selon moi, se spécialiser dans un secteur après le bac était se tirer une balle dans le pied, j’ai donc pris le parti d’être un expert généraliste. Je préférais avoir un peu de connaissance partout, qu’être expert dans un seul domaine, afin de pouvoir interagir plus efficacement avec d’autres collègues. L’EPF forme à être chef d’orchestre, avec chacun sa spécialité, sa dominante. Une fois le diplôme en poche, on peut devenir chef de projet dans son domaine.
- Quels ont été les moments forts de tes années étudiantes ?
Des moments extra scolaires forcément ! (Rires)
Les campagnes du BDE par exemple. J’ai eu la chance d’être intégré à une liste et de gagner en 2A, la vie associative était faite de vrais temps forts à l’EPF.
Après le BDE en 2A, nous avons monté une équipe BDS, dont j’ai été trésorier en 3A. Je tire beaucoup de fierté des démarches lancées pendant notre mandat qui ont perduré comme l’activité escalade, la structuration de l’équipe de pom-pom girls et l’achat de leurs costumes mais aussi de celui de la mascotte Bambou panda, toujours actif sur Facebook de ce que je vois !
Dans un période de transition où l’EPF commençait à plus s'investir dans les associations, nous sommes arrivés avec le parti pris de restructurer un peu le BDS, notamment financièrement. J’ai beaucoup travaillé avec le reste du bureau pour dégager des économies importantes qui ont permis de lancer la course croisière annuelle EDHEC, un trophée Mer, Terre et Sable.
Au niveau vie scolaire, ce qui m’a marqué : les colles ! Des exercices difficiles où on nous poussait dans nos retranchements. Nous étions 3 à 4 étudiants par session, seuls face à nos camarades et nos difficultés. Ressortir avec une bonne note était une réelle satisfaction.
Enfin, il y a les voyages internationaux. L’EPF était très motrice sur le fait d’aller à l’étranger, ce qui m’a encouragé à effectuer un stage de 4 mois à Bilbao en 2010, une expérience folle ! J’y ai passé 4 mois, mais j’ai l’impression que ça a duré 2 ans. Je me suis fait des amis dans toute l’Europe : italiens, hollandais, etc. Des personnes de tous horizons, pas forcément ingénieurs. L’aventure Erasmus ouvre l’esprit d’un point de vue technique mais aussi culturel (modes de vie, etc.). Tu crées des liens forts et intenses. Sans l’EPF je ne serais sans doute jamais allé à Bilbao.
- Une fois ton diplôme en poche, quelle a été ta première activité professionnelle ? Dans quelle entreprise ?
J’ai effectué mon stage de fin d’étude, au sein d’un petit cabinet de conseil, « Effet de levier », la première entreprise accréditée par l’ADEME pour faire des bilans carbone. J’ai postulé en novembre et suis arrivé en janvier dans une équipe de 10-15 personnes en plein milieu d’un revirement stratégique. Les employés n’ont pas tous adhéré à la démarche et s’en est suivie une vague de départ, particulier pour un PFE. Arrivé en tant que stagiaire, j’ai été très vite responsabilisé au sein des missions afin de faire vivre l’entreprise sans une partie de ses employés. Je suis monté en compétences par la force des choses en travaillant en direct avec le PDG, très compétent. J’ai eu l’occasion de réaliser des bilans carbone pour le conseil départemental côtes d’Armor, de répondre à des appels d'offres publics, de recruter d’autres stagiaires et même de les encadrer un peu. En bref, j’ai pu toucher du doigt tous les sujets de l’entreprise dès ma première expérience. Je sentais déjà cette fibre commerciale naître chez moi, elle s’est développée par la suite.
- Qu'est-ce qui a changé au cours de ces dernières années ?
A la fin de 6 mois intenses de PFE, je me suis mis à la recherche de mon premier job car l’entreprise a fini par couler. Le repositionnement stratégique a été effectué trop en avance de phase.
Je souhaitais me recentrer dans l’énergie, j’avais vu les travers d'une approche purement environnementale. On propose aux entreprises de réduire leur empreinte carbone, elles sont partantes. Lorsqu’on leur annonce que pour économiser x Tonnes d’émission carbone elles doivent dépenser des milliers d’euros, ils ont tendance à fermer la porte. C’est frustrant de les voir regarder uniquement les données financières et ne pas suivre nos préconisations. Je me suis donc reconverti dans l’économie d'énergie car là, les économies sont visibles.
La solidarité EPF a alors bien fonctionné. Mon meilleur ami de l’EPF avec qui j’étais coloc avait trouvé un job dans une startup, E-nergy, et hésitait entre cette opportunité et une autre dans le recrutement à Lyon. Il a choisi l’offre dans le recrutement, a planté ma future boite et s’est excusé en leur proposant de contacter un ami avec le même profil, moi.
C’est ainsi que j’ai rejoint E-nergy, cabinet de conseil en performance énergétique dans le domaine du bâtiment. Le modèle initial de l’entreprise était basé sur la récupération de subventions pour le compte de ses clients en contrepartie d’une commission. Un modèle bénéfique pour tous.
Mon job initial était chef de projet dans les CEE (certificats d'économies d’énergie) : je collectais des documents techniques et administratifs auprès de nos clients pour monter des dossiers de subvention CEE.
Nous avons capitalisé sur cette activité pour développer un savoir-faire d’ingénierie dans la conception de bâtiments. A ce titre nous avons recruté un autre EPF, Thomas Caillard (promo 2013).
Au fur et à mesure, mon rôle s'est étoffé pour intégrer une dimension commerciale pour proposer nos autres services à nos clients, puis démarcher beaucoup plus largement de nouveaux clients en tant qu'ingénieur d'affaires.
Je retiens particulièrement deux beaux sujets de cette aventure : le statut de Jeune Entreprise Innovante (JEI) obtenu grâce à la R&D fournie pour la création d'un outil web pour prédire les charges énergétiques dans les logements neufs, et la création d'une agence à Lyon permise par mon action commerciale dans la région.
Après 6 ans, j’ai senti que j’avais fait le tour et j’ai décidé de passer à plus grand en termes de sujets pour rejoindre Greenflex, une filiale de Total. Là-bas, j’ai contribué à développer commercialement le secteur immobilier et bâtiment bas carbone du groupe pendant un peu plus d’un an. C’était une bonne expérience, j’ai découvert les modes de fonctionnement et l’ambiance grand groupe, plus structuré. Je suis passé de 15 à 500 collaborateurs, avec des services Marketing et IT dédiés.
Une belle opportunité m’a ensuite été donnée pour développer de la géothermie dans une startup. Celle-ci a malheureusement été perturbée par le premier confinement.
A la rentrée, j'ai donc relevé un nouveau défi prometteur au sein du groupe Facéa, un bureau d’études tous corps d'état. Il aborde tous les sujets techniques dans l’acte de construire (structure, thermique, fluides, économie) autour de la thématique de respect de l’environnement. Pour répondre aux ambitions de la transition écologique dans le domaine de la rénovation tertiaire, nous avons créé une structure de contractant général incluant une garantie de résultats (performance énergétique), unique sur le marché, Officiency. Facéa avait besoin de renfort pour "porter la bonne parole" et pour soutenir son développement commercial sur le long terme.
- Qu'est-ce qui a déterminé ton choix de carrière ?
J’ai toujours été guidé par la responsabilité environnementale ou plutôt par la volonté d’être un maillon dans la réduction de ces impacts environnementaux. Le secteur du bâtiment m'attire énormément depuis longtemps et est un grand pollueur : c'était le candidat idéal !
En ce qui concerne le poste, j’ai toujours voulu interagir avec d’autres acteurs, créer des liens et des synergies. Le métier de commercial ou ingénieur d’affaires est parfait car à la rencontre de tous les sujets. En tant qu’ingénieur d’affaires, je peux répondre aux besoins de mes clients au profil pas forcément technique. Je dois adapter mon propos et amener de la pédagogie pour faire le lien entre besoin et offre. Cet aspect polyvalent m’a guidé dans mes différents postes.
Ce qui m’a conforté dans le fait de faire une école généraliste est que tu peux prendre le meilleur de toutes les spécialités pour faire avancer l’ensemble.
- Comment se sont passés ces virages dans ta vie professionnelle ?
Tout est dans les perspectives et la dynamique d’évolution. J’ai passé 6 ans dans une petite entreprise, je serais resté plus si j’avais eu d’autres perspectives. Je suis toujours à l'affût du défi, de nouveaux horizons et découvertes. Leur absence tarit un peu l’intérêt que j’ai pour mon job. J’ai trouvé chez Facéa une multitude de nouveaux sujets à gérer et à développer : c'est ce qui me passionne.
- Quel lien as-tu gardé avec l'école ou l'association des alumni ?
Je reste en contact avec l’école, notamment avec le service des stages, par rapport aux offres d’emploi et de stages que j’ai à proposer. Je suis l’actualité sur les réseaux sociaux. Mon adresse mail EPF est mon adresse perso, je reçois tout.
Je suis également dans l’équipe de golf que j’ai intégrée l’année dernière. Beaucoup de membres de l’équipe sont au bureau de l’association alumnis, j’ai donc pas mal d’infos de ce côté-là. Je me suis toujours senti très proche de l’école et des alumnis, ça m’intéresse d’apporter ma pierre à l’édifice.
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Si tu avais un conseil pour un.e lycéen.ne, un.e étudiant.e EPF ou un.e jeune diplômé.e quel serait-il ?
Il n’y a rien de mieux que l’échange avec des personnes en poste.
Pour les lycéens : allez à des rencontres portes ouvertes et échangez avec des étudiants de la même tranche d’âge pour avoir leurs retours d’expérience.
Pour les étudiants et jeunes diplômés : allez voir les promos précédentes. Il est important d’être curieux à la fois des jobs et des secteurs d’activité. Le marché du travail est tellement vaste, on imagine difficilement son ampleur et sa profondeur en étant à l’école. On a en tête des images formatées. C’est très précieux d’avoir des retours d’anciens sur les besoins du job en termes de compétences techniques et de soft skills associées : capacité à interagir avec tel type d’intervenants, fédérer des gens sur un projet, écouter, retranscrire et synthétiser, etc. Certaines qualités sont plus ou moins essentielles selon le job. Aujourd’hui plus qu’hier, votre caractère et votre personnalité vous aideront à orienter votre choix de carrière.
Pour avoir recruté des jeunes diplômés, il n’y a rien de pire que de les juger sur un CV. Le document est globalement vierge d’expériences concrètes, et ce n’est pas ce qu’on leur demande. Il est alors essentiel de vendre et sublimer vos expériences (sans mentir). Il faut en tirer le meilleur et valoriser ce que vous avez réussi et ce qui vous a plu car ça vous aidera à une bonne intégration.
En tant qu’ingénieurs, nous sommes formés à être formés et à bien apprendre. Je vous conseille de toujours rester curieux et de continuer à apprendre, peu importe depuis combien d’années vous êtes en poste.
Equipe de foot EPF 2009
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Tournoi de Golf des Grandes Ecoles 2020 |
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